PILIER

III

Le M.E.P.R.O.G.

Mon Enfant Progresse-t-il ?

RESPECT DES  RYTHMES DES ENFANTS : NOUVEAU CALENDRIER-NOUVELLE STRUCTURE ET AUTRE ORGANISATION DE LA JOURNÉE ET DES APPRENTISSAGES

1° Un nouveau calendrier scolaire :

Le calendrier actuel est mal agencé. Construit autour des grandes fêtes religieuses catholiques et basé sur les rythmes d’antan (travaux des champs notamment), il ne correspond plus aux rythmes de nos élèves.

Le premier trimestre est très long et, en décembre, un essoufflement se fait sentir. Les deux autres trimestres sont fluctuants car ils dépendent de la date de la fête de Pâques. Certaines années, le troisième trimestre se réduit à 8 semaines d’école auxquelles il faut retirer les examens (révisions et examens proprement dits) et la dernière semaine où il est difficile de faire encore travailler les enfants et les enseignants !

Le calendrier scolaire régissant la «Nouvelle École» sera découpé en 6 modules de 6 semaines entrecoupées de 10 jours de congés (2 semaines) pour les enfants et de 8 jours de congé pour les maîtres-enseignants.  La reprise « anticipée » de ces derniers est  essentielle pour redémarrer le nouveau cycle de six semaines : phasage et préparation des activités et du matériel, analyse des évaluations et réajustements (voir rubrique "tableaux"). Ces journées sans les élèves permettront également la mise en place de formations continuées pour les enseignants.

L’organisation de la formation des instituteurs et maîtres spéciaux, dans le système actuel, a toujours été très problématique. Lors des formations obligatoires,  à raison de 3 jours par an, les cours sont suspendus et les enfants sont soit en « garderie », soit à la maison. Lors des formations facultatives, les  enfants sont bien souvent répartis dans les autres classes. Des moyens pour assurer leur remplacement existent mais ils ne sont pas suffisants.  L’idéal est bien que les enseignants se forment hors du temps scolaire des élèves.

2° Mise en place d’une nouvelle structure composée de trois unités pédagogiques  dont les règles de fonctionnement seront identiques-Concept de base : les classes verticales interdépendantes

La structure globale comptera 3 unités pédagogiques de 6 classes verticales interdépendantes. Le personnel enseignant sera composé de maîtres spéciaux et de 18 maîtres-enseignants  chapeautés par une direction sans classe, aidée d’une  secrétaire. Pour rappel, du personnel socio-éducatif sera également engagé au sein de la structure.

Chaque classe comptera 21 élèves (3 élèves de 5 ans, 3 élèves de 6 ans, ...3 élèves de 11 ans). Une unité pédagogique comprendra 6 classes, donc 126 élèves.

On peut comparer ces classes verticales aux classes qui existaient et existent encore dans les villages où tous les élèves étaient rassemblés au sein d’une classe unique. Cependant, la différence majeure avec les classes uniques des villages, c’est que chaque maître-enseignant ne sera pas seul à gérer sa classe. Dans chaque unité pédagogique, les 6 classes verticales fonctionneront en interdépendance.  En effet, grâce au nouveau système qui permet aux maîtres-enseignants d’être disponibles en même temps, pendant deux heures par jour, les maîtres-enseignants pourront travailler en équipe. Les tâches de préparation et de réajustement seront accomplies en commun, avec la possibilité de se les répartir.

Ce système de classes verticales interdépendantes est, à mes yeux, le seul qui permette à chaque élève d’avancer vraiment à son rythme sans aucune barrière d’âge, de classe ou de cycle (voir schéma dans la rubrique "tableaux").

A noter que la «Nouvelle École» accueillera les enfants à partir de la 3ème maternelle (cycle 5/8).  N’oublions pas que pour l’instant, dans le système actuel, l’obligation scolaire débute à 6 ans. Une modification de la législation serait nécessaire afin que l’obligation scolaire démarre à 5 ans.

Pourquoi des classes verticales interdépendantes?

Il est certain que depuis MONTESSORI, depuis FREINET, il n’y a pas eu de véritable innovation.  Et on s’aperçoit maintenant qu’il faudrait une véritable révolution.  Non pas, comme on dit, « casser la baraque », mais vraiment repartir sur une tout autre base ; enlever les cloisons ; changer l’idée des classes de niveau, « omnivores » et obligatoires.

 

Arguments relatifs au développement global et harmonieux de l’enfant :

-L’enfant rentrera dans un espace où le langage écrit et le langage mathématique sont déjà utilisés.

Les petits, dans une classe verticale, rentrent dans un milieu où d’autres lisent, écrivent et  mathématisent déjà.

-La construction du langage pourra s’inscrire dans le temps (de 5 ans à 12 ans) et ceci dans une diversité quotidienne.

Les petits de 6 ans entendent parler, non seulement les autres enfants de 6 ans et leur enseignant, comme c’est le cas en classes d’âge, mais aussi tous les autres élèves de la classe, plus âgés qu’eux, s’exprimant dans un langage plus élaboré.

-L’augmentation des relations et interactions non dirigées (éducation non formelle) entre les enfants suscitera un esprit de dialogue et d’ouverture, donc moins de violence, et développera l’autonomie et une dynamique d’entraide et de partage.

Dans une classe verticale, l’enseignant ne peut tout contrôler à la fois.  Les enfants sont souvent en autonomie, travaillent par groupes.  Ils doivent donc s’entendre et pouvoir réguler leurs relations.

-L’enfant pourra être reconnu par les autres pour ensuite se reconnaître lui-même.

A l’intérieur d’une classe verticale, cette reconnaissance s’effectuera beaucoup plus naturellement et continuellement.  Ainsi, quel que soit le niveau de ses capacités, un plus grand pourra toujours être sollicité par un petit et répondre à ses sollicitations. Un enfant qui serait dévalorisé au sein d’une classe d’âge par ses performances mathématiques pourra toujours aider un plus petit à compter et à prendre conscience … qu’il sait quelque chose.

On existe vraiment quand on est utile, quand d’autres ont besoin de vous. Quoi de plus motivant pour un enfant que d’être « le grand frère ou la grande sœur » d’un autre enfant de la classe ?

-La classe verticale n’accorde aucune importance à la position des élèves dans le groupe ; ce qui importe c’est bien la contribution que chacun apporte au fonctionnement du système.

Plus d’infos :

-La classe unique de SOUEIX  (Ariège-France) vous invite à découvrir les joies, les bonheurs d’une approche pédagogique, dans laquelle les élèves « font » leurs apprentissages, « vivent » leur École, prennent en main leurs Projets.

-« Réussir aussi en classe unique : cas particulier ou exemple à comprendre ? »

-Reportage Classe unique de LUGLON

-L'unique « classe unique » en Vendée ! (Longeville-sur-Mer)

Pour rappel, l’organisation de la «Nouvelle École» s’inspire du concept de classe unique mais va plus loin, en organisant 6 classes qui ne sont dès lors plus « uniques » mais verticales et en interdépendance.

Arguments « pédagogiques » :

L’organisation en classes verticales permet de respecter la continuité des apprentissages et les rythmes des élèves.  Elle est aussi promotrice de la pédagogie différenciée.

? Extrait de la circulaire 4068 page 19

« Les socles de compétences montrent à suffisance que celles-ci se construisent par paliers de maîtrise successifs, chacun intégrant les précédents pour développer les suivants.  Accorder la primauté à la construction de compétences impose donc d'assurer la continuité des apprentissages au sein des classes et entre les différentes classes de l'établissement.»

Une unité pédagogique de La «Nouvelle École» sera composée de 6 classes verticales, ce qui signifie que l’on disposera de 6 maîtres-enseignants (au minimum, car on essayera d’associer les étudiants des Hautes Ecoles, ajout également d’un encadrement différencié éventuel, de périodes spécifiques « P1-P2 »  qui existent dans le système actuel).  Ces 6 classes verticales seront « ajustables » en fonction des besoins et rythmes des enfants. Un enfant ne sera pas « attaché » exclusivement à un groupe-classe pendant toute une année.  Il pourra si nécessaire soit retravailler des compétences avec un enseignant qui reprend certaines matières, soit avancer dans son apprentissage avec un autre enseignant qui « va plus loin » dans la compétence visée.

En début d’année, pour le premier module de 6 semaines, les 6 classes travailleront de concert les mêmes compétences.   Ensuite, à partir du deuxième module,   des réajustements seront effectués.

Ces réajustements ne seront possibles que si les maîtres-enseignants se concertent chaque jour.  Les préparations des activités se feront à l’école, à raison de deux périodes de 50 minutes, temps où les élèves seront pris en main par les maîtres spéciaux. Les tâches seront réparties entre les enseignants : A titre d’exemple,  deux d’entre eux pourront travailler pour le 5/8, deux autres pour le 8/10 et les deux derniers pour le 10/12.

L’on peut également relever l’aspect plus fluide des activités qui seront proposées. Les maîtres-enseignants seront dans les classes pendant 5 périodes continues, sans être interrompus par les cours spéciaux.

Dans la mesure du possible, la compétence visée sera identique pour les élèves des trois cycles.

Il s’agira bien de travailler la même compétence par cycle non pas de préparer une activité pour chaque âge. Ainsi la compétence visée sera la même pour un élève de 5 ans et de 12 ans, la différenciation se fera à partir des tâches, consignes et matériel.

Quelques exemples de compétences à travailler en continuité :

En Géométrie  (solides et figures) :

Compétence visée : Tracer des figures simples

Le socle  à atteindre à 8 ans mentionne qu’il faut que l’élève puisse tracer des figures simples sur du papier tramé ;

Le socle à 12 ans mentionne que l’élève puisse tracer des figures simples en lien avec les propriétés des figures et au moyen de la règle graduée, de l’équerre et du compas.

Commentaire : On vise bien la même compétence pour tous les élèves de 5 ans à 12 ans.  Ce qui change, ce sont les activités qui seront proposées aux enfants, les tâches et consignes qui en découlent et le résultat attendu. Le matériel sera évolutif en fonction des cycles. Ce qui est intéressant, c’est que, peu importe l’âge des élèves, un matériel varié sera toujours à disposition avec possibilité de reprendre une notion ou d’aller plus loin dans la compétence.

En Lecture :

Compétence visée : Réagir, selon la nature du document, en interaction éventuelle avec d’autres lecteurs,et distinguer le vrai du faux.

Le socle à atteindre à 8 ans mentionne que cette faculté doit s’appliquer à partir d’un document court où le vrai et le faux se distinguent nettement.

Le socle à 12 ans stipule que cette faculté doit s’appliquer à partir d’un document plus complexe où le vrai et le faux se distinguent nettement.

Commentaire : Ici, seule la complexité du document proposé aux élèves varie.

On peut de suite imaginer qu’un enfant de 3ème maternelle pourra maîtriser cette compétence à partir d’une histoire lue ou racontée par son enseignant ou un autre enfant. Par contre, tout élève qui « sait déjà lire » pourra entrer seul dans une histoire, adaptée à son âge, et s’entraîner à la maîtrise de cette compétence.

Etant donné que les documents proposés seront variés, tout élève qui réussit la compétence avec un document donné pourra s’entraîner avec un document plus complexe. Le respect du rythme, c’est cela, de même que permettre aux enfants d’avancer en fonction de leurs possibilités.

Inversement, tout élève qui est en difficulté face à cette compétence à atteindre, à partir d’un document, pourra tenter l’expérience avec un document plus simple.

Il sera donc assez aisé de travailler cette compétence avec l’ensemble des élèves d’une classe verticale. (5 ans à 12 ans)

En Science (Eveil : Initiation scientifique)

Compétence visée : S’interroger à partir des résultats d’une recherche, élaborer une synthèse et construire de nouvelles connaissances. C16 : Élaborer un concept, un principe, une loi,…

3° Autre organisation de la journée :

Le socle à atteindre à 8 ans mentionne que cette élaboration doit se faire à partir d’un objet ou d’un vivant et qu’il faut pouvoir énumérer ou représenter des caractéristiques perceptibles.

Le socle à 12 ans mentionne que cette élaboration doit se faire à partir d’objets ou de vivants apparentés scientifiquement et qu’il faut pouvoir énumérer ou représenter les caractéristiques extérieures pour arriver à la notion de groupe.

Commentaire : Pour tous les élèves, il s’agit bien d’énumérer ou de représenter des caractéristiques.  C’est ainsi que s’élabore un concept, d’après les socles . Ce qui change c’est le nombre d’objets observés (un à la fois pour le socle à 8 ans-plusieurs apparentés scientifiquement pour le socle à 12 ans) et le genre de caractéristiques relevées.  On passe en effet des caractéristiques perceptibles (les 5 sens) aux caractéristiques extérieures qui vont amener la notion de groupe.

J’imagine aisément la richesse des objets ou des « vivants » apportés par les enseignants.  Et ce matériel très riche sera à disposition de chaque enfant. Car, qui vous dit qu’un enfant de 8 ans n’aura pas la curiosité de comparer plusieurs vivants entre eux ? Qui vous dit qu’un enfant de 10 ans n’aura pas besoin de revenir à l’observation d’un objet à la fois pour bien comprendre la notion de « caractéristiques perceptibles » ?

Ce matériel pourra évidemment passer de groupe vertical en groupe vertical.  Inutile de préparer 6 fois le même matériel, surtout lorsqu’il est conséquent. Il suffit de s’organiser pour que la même activité ne soit pas dispensée partout en même temps.

Enfin, un autre argument pédagogique est la possibilité de visualiser la progression de la compétence visée. Ainsi un élève de 7 ans pourra se rendre compte de « ce qu’il y a au bout du travail » qu’il réalise aujourd’hui. « Ce matin, j’apprends à tracer des lignes dans un quadrillage mais quand j’aurai 10 ans, je pourrai….  » Ce phénomène accroîtra la motivation des élèves.  De même, en lecture, le fait qu’un enfant de 6 ans, en plein apprentissage laborieux des sons et des lettres, entende un élève plus âgé  lire une histoire captivante avec expression et émotion, lui donnera du cœur à l’ouvrage. « Moi aussi, un jour, je pourrai le faire… »

En conclusion: dans ce système de classes verticales, les élèves évolueront à leur rythme, en fonction de leurs capacités intellectuelles du moment.  Il n’y a plus de barrière liée à l’âge de l’enfant.

Ce que je trouve terrible-parce que j’ai eu à le vivre en fin d’études- c’est le morcellement du temps, de l’emploi du temps, dans les lycées.  Et il est possible que si j’avais été élevée depuis la petite enfance comme ça, rien ne m’aurait intéressée.  Ce morcellement du temps est nuisible à l’intelligence des enfants et à leur rythme personnel.

       Françoise DOLTO

-Principes de base :

• Les maîtres-enseignants d’une même unité pédagogique auront un horaire identique, de manière à pouvoir être libérés en même temps pour se concerter, à raison de deux heures par jour, lesquelles serviront notamment à préparer et à réajuster les activités.

• Les maîtres-enseignants prennent les élèves en main pendant 5 périodes consécutives.  Les cours spéciaux ne seront jamais intercalés entre ces 5 périodes.

• Un temps de mémorisation de 30 minutes sera placé en fin de journée, de 15h50 à 16h20, tous les jours sauf le mercredi, où il sera inclus dans les périodes de la matinée.

• Les 18  maîtres-enseignants d’une même structure participeront ensemble aux formations continuées organisées pendant les 2 ou 3 jours qui précèdent la reprise scolaire des élèves.

-Découpage de la journée en 4 phases

Phases

Libellés

Détails

Prise en main

Durée journalière

1

Apprentissages

de base

Langue maternelle-Mathématique-Sciences et technologie-Histoire et Géographie

Maîtres-Enseignants

4 périodes

consécutives

2

Projets

Projets individuels ou de groupes : définition, construction, réalisation

Maîtres-Enseignants

1 période

qui suit directement

les précédentes

3

Cours

spéciaux

Education physique-Cours philosophique-Eveil aux langues-Arts

Maîtres Spéciaux

2 périodes

consécutives du même cours

4

Mémorisation

Mise en mémoire des apprentissages de la matinée.

Maîtres-Enseignants

30 minutes

4° Planification des apprentissages

Préalable :

Avant la rentrée, l’équipe enseignante se réunit afin de planifier les savoirs et les compétences qui seront travaillés dans les 6 modules. Ce travail sera réalisé à partir de la brochure « Socles de compétences ».

On est bien là dans  le deuxième objectif de l’article 6 décret "Missions " : "Amener tous les élèves à s'approprier des savoirs et à acquérir des compétences qui les rendent aptes à apprendre toute leur vie et à prendre une place active dans la vie économique, sociale et culturelle".

Malgré l’âge de plus en plus avancé de ce décret « Missions », qui date de 1997, les débats autour des compétences et des savoirs ne sont toujours pas clos aujourd’hui. Mon avis rejoint celui de Marc Romainville  qui estime que l’on fait un mauvais procès au travail par compétences qui consisterait à « tourner le dos aux savoirs ».

Voici un extrait des « Cahiers pédagogiques N°476, nov.2009 »

« Les principaux atouts d’une approche par compétences résident dans le fait qu’elle place résolument la mobilisation des savoirs au cœur de l’enseignement.  Pour l’essentiel, une compétence n’est en effet rien d’autre qu’un « savoir vivant » (par opposition au « savoir mort » ou à la connaissance inerte), c’est-à-dire un ensemble articulé de ressources diverses (savoirs, savoir-faire et attitudes) que la personne « compétente » est capable de mobiliser pour affronter avec efficacité une situation ou résoudre un problème.[…]

Le travail par compétences vise en effet à sortir de trois impasses auxquelles le modèle transmissif avait conduit l’école et dont tout enseignant lucide pouvait faire l’expérience :

-la superficialité de certains apprentissages […]

-le manque d’intégration des savoirs : les élèves « saucissonnent leurs apprentissages » et éprouvent des difficultés à élaborer des ponts entre les différentes matières auxquelles ils ont été confrontés […]

-des lacunes persistantes dans des acquis de base

Marc ROMAINVILLE

 

La planification de ces savoirs et compétences sera ajustable, principalement au cours de la première année où le système de la « Nouvelle École » sera mis en place.

Principes de base

►Les mêmes compétences sont visées pour les élèves des 3 cycles que compte un groupe-classe. Pour rappel, les socles sont définis pour les élèves en fin de cycle 2 (8 ans environ) et en fin de cycle 4 (12 ans environ). Il n’y a pas de socle précisé pour les élèves en fin de cycle 3 (10 ans environ). 

Un exemple en langue maternelle : page 14 des Socles « Savoir lire-Tenir compte des unités grammaticales »

Socle

A 8 ans

A 12 ans

Comprendre le sens d’un texte en s’appuyant sur la ponctuation et sur les unités grammaticales

Identifier les phrases d’un texte

Identifier les phrases de même structure

La compétence visée sera la même pour tous les élèves de la classe, quel que soit leur âge.  Ce qui sera différent c’est bien le matériel qui sera utilisé (la complexité des textes et des livres), les consignes, l’activité elle-même et le résultat attendu. Par exemple, un élève de 8 ans devra pouvoir compter les différentes phrases qui composent un chapitre d’un ouvrage simple. (notamment en faisant la différence entre le nombre de lignes et le nombre de phrases). Par contre, à 12 ans, un élève devra pouvoir comparer grammaticalement différentes phrases entre elles.

►N’oublions pas qu’un socle ne s’atteint pas en une année : un élève de 5 ans bénéficie de 3 années scolaires pour atteindre les socles et ce nombre s’élève à 4 pour un élève de 8 ans.

Chaque année, les mêmes socles seront visés mais en variant les consignes et le matériel, ce qui permettra aux élèves de consolider leurs savoirs et compétences.

►Deux types d’évaluation coexisteront (non compris l’évaluation certificative du CEB et les évaluations externes) :

-l’évaluation formative continue des élèves pendant les apprentissages (concept déjà évoqué dans cet ouvrage)

-l’évaluation sommative qui vérifie la maîtrise des savoirs et compétences travaillés pendant une plus longue période (ici en fin de chaque module)

►Travail en ellipse : Les maîtres-enseignants éviteront les pièges des connaissances « tiroirs », qui empêchent les élèves de mémoriser sur le long terme.  Ils veilleront à réactiver de manière régulière les différents savoirs et compétences acquis. Ils tiendront compte de l’apport des nouvelles théories sur les neurosciences , notamment dans le domaine de la mémorisation.

►Un groupe-classe restera stable pendant toute l’année scolaire.  Les réajustements et remédiations se feront à l’intérieur de ce même groupe. C’est le maître-enseignant du groupe qui connaît le mieux ses élèves. Toutefois, les activités d’apprentissage et de remédiation seront préparées en commun par toute l’équipe enseignante.

Un maître-enseignant pourra garder son groupe-classe au maximum deux années consécutives.

Remarque : Le projet Décolage  » aurait tout à fait sa place au sein de cette «Nouvelle École ».

5° Relations entre les 6 modules

Il ne m’a pas semblé approprié de détailler dans cet ouvrage les contenus de chaque module. Ce travail de planification sera la tâche de l’équipe éducative. Ce qui est le plus intéressant c’est l’emboîtement des différentes étapes de l’organisation de l’apprentissage.

Premier module

Les socles visés sont définis pour les quatre grands domaines : Langue maternelle, Mathématique, Eveil et Education par la technologie.  Les maîtres spéciaux font de même pour les disciplines qui leur sont propres.

-Pendant les 6 semaines : travail à partir du programme établi

-Le dernier jour de la dernière semaine : tous les enfants sont évalués dans le but de :

 -établir un état des lieux de leur avancement ;

 -organiser les réajustements nécessaires.

Ces évaluations n’ont rien à voir avec ce qui se passe dans le système actuel : on évalue, on cote et on passe à autre chose après les vacances.

Entre le premier et le deuxième module

Les  maîtres-enseignants reprennent le travail deux jours avant les élèves.  Ce qui leur permettra de corriger les évaluations (sur base de grilles à critères), de les analyser et de préparer les réajustements. Les maîtres spéciaux procèdent également à cette analyse (pendant les 10 jours de vacances auxquels ils ont droit (statut actuel)).

Les tâches communes des maîtres-enseignants seront, entre autres :

-de préparer des activités supplémentaires mais différentes (autres stimulations neuronales) ciblant des compétences déjà travaillées précédemment mais non suffisamment maîtrisées ;

-de préparer des activités relevant d’autres compétences qui font défaut à l’enfant et l’empêchent de poursuivre son apprentissage (ex. Apprendre à lire les consignes, …) .

La tâche de chaque maître-enseignant et maître spécial sera de tenter d’entrer dans le mode de pensée des élèves afin de détecter les causes des erreurs, de les analyser et ensuite d’essayer d’y remédier.

Deuxième module (et modules suivants)

-Première semaine : Réajustement du module précédent

Ici, la classe verticale prend tout son sens : certains élèves qui auront réussi les évaluations pourront devenir « tuteurs » d’un ou de plusieurs élèves de la classe pour réexpliquer les matières.

Il est prouvé que le fait de réexpliquer ce que l’on a compris à quelqu’un d’autre permet de renforcer la qualité de l’apprentissage (autre structuration et mémorisation en profondeur).

En ce qui concerne le rôle du tuteur, celui-ci est souvent valorisant : il permet à des élèves d’exploiter leurs compétences dans un domaine spécifique. Les enfants tuteurs se sentent «importants» et reconnus.

Mais attention, cela ne sera pas l’unique tâche de ces élèves : ils pourront également se frotter à des activités plus complexes, préparées par les maîtres-enseignants, afin de leur permettre d’aller plus loin dans les compétences du premier module : données plus complexes, autres consignes, autre matériel, autres tâches,…

-A la fin de cette première semaine de réajustement : nouvelle évaluation formative des élèves, ce qui permet, pour les maîtres-enseignants, de se faire une idée de l’avancement des élèves  et, pour les élèves, d’améliorer leurs performances.  N’oublions pas le principe du travail en « ellipse ».  Le tiroir ne sera pas refermé sur ces savoirs et compétences du module précédent. Ils seront réactivés plusieurs fois pendant l’année et évalués aussi sur le long terme.

-Entretiens avec les parents (après cette deuxième évaluation des mêmes savoirs et compétences)

- les 5 semaines suivantes : nouveaux apprentissages

-dernier jour du module : évaluation de ces nouveaux apprentissages

 ►Ensuite reprise du système

Cette organisation tendra vers une réussite pour tous en ne se satisfaisant jamais d’un constat d’échec. L’idée est bien de faire progresser et réussir chaque élève et donc de prendre le temps d’analyser avec lui ses erreurs ou absences de réponse. N’oublions pas que, sans ce phénomène d’analyse et de retour sur les matières,  les savoirs et savoir-faire non maîtrisés s’accumuleraient petit à petit pour, in fine, générer un échec scolaire irrémédiable.

Les outils sous-jacents aux évaluations sommatives (questionnaires, p.ex.) seront également analysés de manière à les réajuster si besoin.

Ouvrage de référence, pour aller plus loin :

"Apprendre avec les pédagogies coopératives-Démarches et outils pour l'école"

Auteur :

Editeur ESF

LA NOUVELLE ÉCOLE

PRÉSENTATION D’UN PROJET D’ÉCOLE SANS ÉCHEC

RÉAJUSTONS L'ÉCOLE

Copyright © 2014-2015. Andreas. S - Tous droits réservés