Le M.E.P.R.O.G.

Mon Enfant Progresse-t-il ?

Dans cette rubrique, il est clair que je sors du cadre actuel car les statuts des enseignants et le décret-cadre empêchent toute modification en profondeur du métier, et particulièrement du métier d’instituteur.

1) Redéfinir le métier permet de redéfinir la fonction.

Je pense que le concept d’instituteur a vécu.  Il n’a plus bonne presse ni au niveau de la société ni au niveau des jeunes qui voudraient s’engager dans l’enseignement.

L’école du fondement a besoin d’hommes et de femmes compétents et motivés. Faire apprendre (et non enseigner) à des petits enfants n’est pas plus facile qu’enseigner à l’université (là, le mot « enseigner » est plus approprié, quoique…).

Je propose le nouveau concept d’"Ingénieur de l’éducation et de l’apprentissage"  qui permettra de redéfinir les attributs du métier.

►Quels sont les attributs de ce nouveau concept ?

ÊTRE INGÉNIEUR DE L’ÉDUCATION ET DE L'APPRENTISSAGE,

c’est :

-maîtriser les compétences et les connaissances

 -dans les matières à faire apprendre (enseigner)

 -de l’acte d’apprendre ;

-être capable de/d’:

 -analyser

 -rechercher

 -concevoir

 -résoudre des problèmes ;

-travailler avec des experts ;

-être soi-même toujours en apprentissage.

Et c’est aussi :

-Pouvoir travailler en équipe, se remettre en question, communiquer  (intelligence émotionnelle)

-….

ÊTRE INGÉNIEUR DE L’APPRENTISSAGE,

ce n’est pas :

-surveiller les récréations ;

-préparer des fêtes et des repas scolaires ;

-gérer seul les problèmes psychologiques et sociaux des élèves ;

-

-

-

2) Mieux payer les enseignants :

Un dicton bien connu dit ceci « If you pay peanuts you  get monkeys. », autrement dit, si vous payez avec des cacahuètes, vous aurez des singes.  Au-delà du cliché, si le métier se muait en un métier d’ingénieur, il serait normal que les salaires soient revus à la hausse. Vu la conjoncture, ce n’est pas gagné.  Certes, mais ne perdons pas de vue que pour l’instant, le redoublement coûte aux citoyens environ 420 millions d’euros par an !

Si l’on met sur pied un système scolaire sans échec, porté par des enseignants de qualité, l’argent sera vite trouvé, à condition qu’il y ait une volonté de redistribuer l’argent gagné dans les politiques d’enseignement.

3) Concevoir et préparer les activités en équipes et pendant l’horaire de travail

L’horaire des enseignants dans le système actuel pose problème.

Si l’on souhaite que les enseignants titulaires puissent se concerter et travailler ensemble, il faudra faire coïncider leurs horaires.  Cela suppose que, dans chaque classe, des maîtres-spéciaux prennent les enfants en main, en même temps, de manière à libérer les enseignants titulaires.  Cela ne sera certes pas facile à organiser mais est du domaine du possible. Cela permettrait aussi aux enseignants titulaires de travailler avec leurs élèves pendant 5 périodes consécutives et éviter le zapping journalier actuel.

Chaque jour, deux périodes de travail en équipes seront prévues. Que feront les enseignants titulaires pendant ces deux périodes ? Tout d’abord, préparer et réajuster ensemble les activités. Mais aussi concevoir, corriger et analyser les évaluations.  Ces deux périodes quotidiennes permettront aux enseignants de réaliser leur véritable métier, en concertation avec leurs collègues et la direction.

Dans le système actuel, ces moments importants sont relégués hors de l’horaire des enseignants, ce qui ne permet pas de développer la continuité des apprentissages et ne donne aucune garantie de la véritable réalisation de tout ce travail primordial qui garantirait un enseignement de qualité.

4) Éviter autant que possible le travail à temps partiel pour les titulaires de classes

La continuité des apprentissages ne peut être garantie sans concertation étroite entre les enseignants.  Celle-ci est quasiment impossible à mettre en œuvre si les enseignants titulaires prestent à temps partiel. La mode actuelle est aux 4/5 temps, c’est une vraie calamité pour les enfants.

Exemple concret :

Dans le cadre d’un 4/5 temps, l’enseignant titulaire preste 4 journées sur la semaine et cinq périodes sont attribuées à un autre enseignant.  Ceci se passe bien souvent en début ou en fin de semaine.

Chaque lundi ou chaque vendredi donc, les enfants se retrouvent devant un autre enseignant pendant que leur titulaire est en congé. A quel moment cet enseignant pourrait-il se concerter avec le titulaire ? Quand l’un travaille, l’autre est en congé ! C’est donc mission impossible ! On pourrait aussi se poser la question des contenus-matières qui sont confiés à cet enseignant qui ne travaille avec les enfants qu’une seule journée par semaine.  Parfois (même souvent), il lui est demandé de dispenser des matières qui « déplaisent » au titulaire : les problèmes, les mesures de grandeurs,  le savoir-écrire, ... Compétences très complexes à mettre en œuvre, pourtant !

Passons également le fait que cet enseignant qui ne vient qu’une seule journée dans l’école, se situe dans un emploi précaire, qu’il quittera, à juste titre, dès qu’une offre plus intéressante lui sera proposée.

Passons aussi les problèmes de discipline qui peuvent se poser lorsqu’un jeune se retrouve une seule journée par semaine devant une classe.

5) Renforcer la formation initiale et continuée

Renforcer la formation initiale, oui mais il faudrait d’abord recruter des étudiants motivés et brillants pour exercer un métier d’enseignant « reconceptualisé ».

Nombre d’étudiants dans les Hautes Ecoles sont eux-mêmes en difficulté au niveau des matières à enseigner.  Nous en sommes là ! Des enseignants sont diplômés avec un score de 50 % ! Que peuvent-ils apporter à nos enfants ?

Alors, avant de se poser la question de savoir s’il faut 3 années d’études ou 4 années pour devenir enseignant, il faut recadrer le métier, de toute urgence.

Dans le système actuel, la formation continuée fait pâle figure.  Trois jours obligatoires et 5 jours facultatifs maximum. Ceci pour un enseignant qui travaille à temps plein.  Un instituteur qui travaille à mi-temps ne doit participer qu’à une journée et demi de formation si tant est qu’elle est organisée pendant son horaire.

Concernant les journées facultatives, ce qui pose problème c’est l’encadrement des élèves pendant que les enseignants sont en formation. Qui va s’en occuper et pour faire quoi ?

Je prône donc, dans le nouveau système hors cadre, de différencier l’horaire des élèves de l’horaire des enseignants.  Les enseignants seraient au travail environ une dizaine de journées par an, sans la présence des enfants.

6) Respect d’un code de déontologie

Pour l’instant, il n’existe pas de code de déontologie pour les enseignants. Pourtant, « Faire apprendre » est d’abord un acte éthique.

Ci-dessous, un extrait de l’analyse du Cgé « Le long chemin de la déontologie enseignante »

"La déontologie régit un mode d’exercice d’une profession ou d’une activité en vue du respect d’une éthique.

C’est un ensemble de droits et de devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux qui l’exercent, les rapports entre ceux-ci et leur public. Ses fonctions visent à inventorier les règles et recommandations qui s’adressent à un professionnel dans l’exercice de sa tâche, à organiser un groupe de professionnels et à donner des points de repère pour s’orienter dans des contextes de travail en validant ou invalidant des pratiques existantes."

http://www.changement-egalite.be/spip.php?article2464#.VDDsE_l_uuI

Rédiger un Code de déontologie suppose un travail commun. Il devrait être rédigé à partir du  « Serment de Socrate », prononcé par chaque enseignant lors de sa remise de diplôme :

«Je m’engage à mettre toutes mes forces et toute ma compétence au service de l’éducation de chacun des élèves qui me sera confié.»

Quelques idées :

1. L’Enseignant offrira à ses élèves un enseignement de qualité.

2. L’Enseignant sera lui-même en apprentissage continu, tout au long de sa carrière.

3. L’Enseignant se contentera de la seule évaluation certificative légale : les épreuves qui permettent de décrocher le CEB.

4. L’Enseignant évaluera l’Enfant de manière formative pendant les apprentissages.

5. L’Enseignant respectera le rythme de chaque Enfant.

6. L’Enseignant reviendra autant de fois que nécessaire sur des notions qu’un Enfant ne parvient pas à maîtriser.

7. L’Enseignant ne reportera jamais ses responsabilités de « prof » sur les familles.

8. L’Enseignant mettra tout en œuvre pour que l’Enfant puisse mémoriser ses savoirs sur le long terme.

9. L’Enseignant fera en sorte que l’Enfant soit positif dans ses démarches apprentissages.

10. L’Enseignant apprendra à chaque enfant à gérer ses conflits de manière autonome et positive. (avec l’aide du personnel socio-éducatif)

11. L’Enseignant ne fera pas de différence entre les Enfants.

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